Hop, c'est septembre et c'est la Rentrée. Et donc on rentre dans le tas. Ben oui, je sais : on va me trouver iconoclaste. Mais outre que je suis pédé (si si : faites bien attention à mon blog, ça se devine un peu...) et donc promis aux flammes de l'enfer, voire à celles des bûchers de l'Inquisition, je ne fais que me contenter de mettre sur le Ouêb des photos réalisées par d'autres. Et toc : c'est donc pas ma faute. Et puis, c'est encore moins ma faute si selon les Ecritures, le Jésus est foutu tout nu sur sa croix, avec à peine un cache sexe... Bien gaulé, le Jésus sur cette première photo. Ligoté et donc plus en sueur que sanguinolent. Une musculature luisante et arborant un pagne minimum assorti à la couleur de la croix brute et de ses cordes : très chic et un brin bobo. Et c'est un Jésus actualisé en plus : une barbe de trois jours et le cheveux bien coupé. Et blond. Le superbe modèle se débat et tortille des fesses en se frottant sur la croix et en exhibant ses aisselles poilues et son corps offert. Sexe non ? Si on considère qu'on a le visage pile au niveau du petit bout de tissu flottant cachant à peine sa virilité, il est clair qu'on risque fort d'ouvrir la bouche et de tirer la langue comme à la messe pour avaler le Christ... Oups ! C'est dit : je vais aller en enfer...
Sur cette seconde photo, il est aussi très bandant, le Jésus, je trouve : une chevelure féminine certes, mais c'est du beau gars quand même, faut bien dire. Et pourtant, la représentation sur fond de ciel d'aurore et champs de blé est très traditionnelle. Sainte Sulpicienne même, mais subtile aussi : la Moisson selon les évangiles. Et puis le blé = le pain = le corps du Christ. On sait donc que le photographe est allé au catéchisme. Là oùça dérape, c'est avec le soldat romain venu percer le flanc du crucifié. En extase déjà, le crucifié, pendant qu'on lui titille le corps du Christ. Ensuite, la grande lance phallique tachée de sang fait un peu boucherie sado maso. Et puis surtout ce pseudo légionnaire porte un drapé façon harnais de cuir, des sandales sans semelles, lacées en croix genre bondage. Et sinon, il se ballade totalement nu. En nous montrant un cul luisant et en dessous une belle paire de couilles pendantes. Bon, ok : les romains gardant la croix étaient des garçons et ils étaient donc burnés. Mais moi je trouve que ce gaillard tatoué taillé en V e torturant un mec attaché est drôlement chaud... Le photographe aurait une lecture sexuelle de la cruxifiction ?
Un autre photographe ? Justin Monroe est un artiste très doué : à la fois kitsch fofolle façon Pierre et Gilles. Et en même temps foncièrement provocateur comme on peut en juger avec ce JC en croix se trempant les orteils dans un bain de sang... Le superbe mâle musclé aux cheveux courts et totalement rasé (barbe, aisselles et pubis) arbore une auréole en néon, se détache sur un ornement baroque mais traité façon bédé et s'il a les bras en croix, c'est plutôt pour avancer comme un boy de Music Hall (voire une meneuse de revue avec ses plumes) e s'offrir clairement et langoureusement au spectateur. Et pour parachever le tout, pas de pagne, mais une croix rouge comme cache-sexe minimum portant l'inscription "Jésus Saves". Ou figurant un membre viril stylisé ? Plutôt non ?
Ironie des photos et des créateurs : ce nouveau sublime Sauveur du Monde est... juif ! La couronne d'épines, le geste de la bénédiction, la croix en sautoir : des références chrétiennes. Mais regardez mieux : outre que sa couronne à paillettes, ses chaînes et sa croix (grecque pas latine) font clairement bling bling, c'est l'étoile de David qui apparaît dans la main de droite à la place du trou et des stigmates de la crucifixion ! Cela dit, Jésus est juif, donc pourquoi pas... Mais bien entendu, ce n'est pas ça qui saute aux yeux : ce mâle tatouéà la gueule mal rasée, au torse musclé, huilé et orné d'une toison virile est surtout... bandant à crever !!! Et si la photo est coupé pile au niveau du bas de son ventre, là où viennent se perdre ses chaînes, c'est pas sans raison...
Vous voyez bien qu'il est créatif, le Justin Monroe. Un fond de vitraux colorés d'église, un dos musclé, une grande croix noire et sur les reins deux mains viriles mais ornées de bagues et de gemmes. Et bien entendu le regard du spectateur est conduit plus bas par la forme de la crois en flèche... Vers les fesses magnifiques et écartées par la posture, posées sur un drapé blanc qui suggère un pagne baissé, voire même... un slip. Ou les draps d'un lit ? Mais certainement pas un Saint Suaire ... Ite Missa Est.